OU ETAIS-TU EN AVRIL 94
Quand sonna la cloche de la désolation
Quand une pluie diluvienne de malheurs tomba sur nos collines
Quand les mères souhaitaient leur mort à la survie de leurs enfants
Cris, peur et chagrin des innocents condamnés
Le diable en transe brandissait son épée
Car désormais l’histoire s’écrira par une plume volée
Où étais-tu en avril 94
Quand les cœurs avides et ingrats décidèrent du destin des innocents
Verras-tu encore le sourire d’un frère, ami de la sagesse et de science
Toucheras-tu encore cette main douce d’une sœur ,reine par sa beauté
Connaîtras-tu encore cette chaleur d’un baiser d’une mère à son enfant
Boiras-tu encore sur cette coupe de lait d’une vache bien élevée
Jadis élixir pour quiconque voudrait alléger sa peine
Où étais-tu en avril 94
Quand le temps s’était arrêté, victimes et bourreaux confondus
L’enfant, craignant d’affronter son nouveau destin
Car il perdra à jamais la demeure de son enfance
Un sourire amer de celui qui ne vivait que pour un nouveau patrimoine
Piétinant le chagrin des autres au détriment d’un temps nouveau
Seul silence et sourire étaient refuges et survie
Où étais-tu en avril 94
Quand l’enfant perdra son sourire et ses repères
Esclave au royaume des démons aux visages d’homme
Privé de sa langue et de sa vision au-delà des montagnes
Le seul secours fut de se prosterner au mur des lamentations
Une prière sera dédiée à la survie de leurs pures âmes
Où étais-tu en avril 94
Quand survivre fit défaut, et que passer incarna le mal
Larmes séchées point de consolation
Où est l’ami d’antan avec qui on partageait la même coupe et la même assiette
La soumission était ces lois et l’amour sacrifié pour l’avenir des siens
L’ignorance guidera les cœurs brisés
Des victimes des temps présents
Car le venin du serpent gentil soulagera les maux
Des victimes des temps présents
Où étais-tu en avril 94
Tiré du recueil, l’Afrique, l’âme déchirée
Auteur : Munyankindi Jean Bosco